Rêves contre rêveries (notes)

Il s’agira toujours de « sortir d’un monde où l’action n’est pas sœur du rêve » selon la célèbre formule de Baudelaire.  Le poète faisait du rêve le moteur de tout : le rêve en effet, c’est un vide empli de potentialités, à l’instar de chaque individu, ou à l’image de certaines théories de la physique quantique et de la création des mondes. Et Baudelaire d’opposer le rêve à la rêverie, rêverie qui, en maintenant le sujet dans la consolation de ne rien faire, lui promet la purgation de procrastinations successives : la rêverie nous maintient tous dans la fascination d’un réel infaisable, dans des projections irréalistes faites pour n’être que cela. Quand il n’y a rien, sans rêve : pas d’actions valables, pas d’idées sans actions, pas de transformation du rien en tout.

Graffiti

Quelques métiers mondains se sont fait spécialité de la rêverie : des organisations, des sociétés entières aussi ; les rêveries sociales, les paraître sociaux sont de cet ordre – on sent bien, quand  on fait semblant d’y croire et de travailler,  de combien on s’est coupés de nos rêves.