Sténographie intérieure

Sténographie nécessaire du dialogue intérieur. Jusqu’où, ou plus justement à partir de quand cela fait l’effort de se formuler. Parfois regarder suffit. Souvent non. Des résonnances perçues, si rapidement, échappent. Quand on arrive à se dire que ça n’est pas inutile. (Le langage est plus lent. Il approfondit en s’appesantissant). Une voiture passe. C’est un genre de berline allemande, grise et cossue. Je m’aperçois en formulant cette phrase que je n’ai qu’une idée très floue de ce que peut être une berline. Un genre de grosse voiture, haute sur roue ou longue sur route. Allemande, c’est certain, le logo constructeur l’attestait. Peut-être est-ce la raison pour laquelle le mot berline est venu s’y accoler, comme une évidence. Berline allemande, c’est obligé. Le langage joue de lui-même en nous. Il faut chaque fois y revenir. Corriger. Préciser ce que sa rapidité, son souci d’économie d’efforts, rend flou. Les mots-perroquets, que chacun emploie à une époque, sans vraiment trop savoir ce qu’ils veulent dire. Le design de pensée. Par exemple.