Écrire, c’est explorer toutes les manières d’être. C’est tenter de traverser l’existence à travers tous les modes d’exister. Toutes les expériences d’existences, toutes les façons d’éprouver. Des plus durables aux plus évanescentes.

Pas de hiérarchie d’existences, pas de degrés : l’existence n’admet pas de degrés entre existences (elles sont, tout simplement, par elles-mêmes, incomparables). Personne ne vaut plus qu’une autre personne, ou qu’une autre forme d’existence. Papillon des pensées.

Il existe en revanche en nous des intensités diverses d’éprouver l’existence. Pour moi, les plus intenses se trouvent souvent dans les replis de l’écriture, dans les silences épais d’un tableau, dans la succession d’instants de la musique. (Pour d’autres ce peut être dans des sensations sportives, des impressions de voyage, ou même dans le repos d’une habitude, je comprends bien).

Mais pour écrire, il faut ressentir de toutes les façons possibles. Il faut croire pouvoir se remplir de tous les êtres qui ont vécu. Chanceler comme la feuille d’un arbre au vent, palpiter comme le vent au soleil lui-même.

Voilà notre vraie forêt d’origine. Peuplée d’êtres. D’absences redevenues présences, à travers la vérité – l’illusion – d’un monde recréé.

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Comédienne, autrice et metteuse en scène, Flore Grimaud est actuellement à l’affiche de deux pièces de théâtre (“Cendres et confettis” récemment joués à Montreuil), et “Spéculum” qu’elle jouera à Bruxelles les 10 et 11 juin prochain. D’ici là elle lira Anna Wasman aujourd’hui 11 mai à la Librairie du Phare (Paris 12), dédicacera ses livres le 14 mai aux Editions Les Cygnes 85 rue du Haxo (Paris 20). Vous la retrouverez ensuite au festival de rue Viva cité, à Rouen, les 24 et 25 juin avec sa pièce Riveraines.

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